CLICANOO.COM | Publié le 20 janvier 2009

Avirons bouge ?

Je suis originaire des Avirons et j’y habite depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, je constate que la commue où je vis, où je paie des impôts, où j’ai investi rame à contre sens depuis bien deux décennies.

Je n’ai aucune ambition politique, ni ne cherche une petite place dorée au sein de l’équipe municipale. Je ne suis qu’un simple citoyen qui cherche à comprendre ce qu’est “une vie de qualité dans une ville de qualité”. Mais où se cache ce cadre de vie qu’on dit exceptionnel ?

Chaque jour, j’ai beau regardé autour de moi et je vois : des routes dégradées, non entretenues et rafistolées à coup de ciment, bravo les ingénieurs de la route ! un centre-ville bloqué par des embouteillages constants où se garer devient comme dans les grands centres urbains. À quand le parcmètre ? un chantier aux abords d’une école. Comment ces enseignants peuvent-ils travailler dans des conditions pareilles ? Aucune mesure ne semble être prise pour protéger l’apprentissage scolaire des enfants qui vont devenir de futurs électeurs.

Vous dîtes que… “nos réalisations privilégient le confort, la sécurité et le bien-être de tous nos concitoyens de tous âges…” Est-ce une réalité ? une fermeture précoce du lycée des Avirons pour cause d’insécurité. des aménagements de quartier dits publics mais qui au fond profitent avant tout aux intérêts de certains privés. une mairie, “maison de chaque citoyen”, peu acceuillante dans tous les sens du terme. Un service d’accueil au dos de la cuillère et particulièrement pour les natifs du pays. Serait-on atteint du syndrome de la goyage de France ?

Des lieux d’une propreté douteuse. Oh pardon ! Est-ce un nouveau design ? des lotissements qui fleurissent sur tout le territoire mais des infrastructures qui ne suivent pas. Quels sont alors vos attentes ? Donner un toit aux habitants ou augmenter le nombre d’habitants pour vous assurer un meilleur salaire ? un foncier de plus en plus cher inaccessible aux Avironnais. A qui profite la situation ? Alors où est-il ce cadre de vie de qualité ? Serait-il virtuel ? La majorité des Avironnais mise sur cette nouvelle équipe composée de nouvelles recrues prises dans l’opposition ! Cette rancœur du passé s’est-elle transformée ? en tout cas 61 % des électeurs croient encore au conte de fée. Ne les décevez pas !

Et vous l’opposition, faites-vous entendre votre voix ? Profitez de l’offre de Monsieur le Maire dans son magazine les Avirons pour occuper l’espace d’expression qui vous est offerte. C’est dans les critiques et la contradiction qu’on évolue. N’est-ce pas ? Votre motivation serait-elle tombée… En y réfléchissant notre commune est malheureusement gérer au jour le jour.

A la mairie des Avirons on bricole… quelques réalisations sont faites certes mais tardent à voir le jour car elles rencontrent toujours des problèmes de conception ou autres. Soyons sérieux surtout quand on utilise l’argent d’honnêtes citoyens faîtes preuve d’un minimum de professionnalisme envers vos électeurs .

Un citoyen désabusé

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Réponse d'Eric Ferrere au citoyen désabusé

«Bouge avironnais»

Votre article paru dans le JIR du 20 janvier 2009 intitulé «Avirons bouge» ne m’a pas laissé insensible, bien au contraire. Vous vous dites: «simple citoyen, sans ambition politique, ne recherchant pas de petite place dorée dans l’équipe municipale…».

Alors pourquoi rester dans l’anonymat? Qui ou que craignez-vous? Avez-vous pensé à cela?

Moi si! Merci infiniment de me donner l’occasion de m’exprimer sur la façon dont un citoyen avironnais en 2009 cherche à faire «bouger les Avirons».

Rassurez-vous, beaucoup de gens sont comme vous. Alors qu’est-ce qui pousse tous ces gens à adopter un tel comportement?

Nous savons tous, qu’intuitivement la peur joue un rôle déterminant dans la vie politique d'un pays ou d’une commune. Nous savons tous, qu'il est humiliant d'avoir peur et de se l'avouer. Trop souvent présente, elle nous détourne de nos vrais problèmes, nous empêche de reconnaître notre part de responsabilité dans notre condition, et de nouer les alliances indispensables à un changement véritable. Nous en minimisons systématiquement son influence, préférant nous réfugier derrière des explications plus rationnelles de nos comportements de citoyens.

Cette peur hélas, nous fige tous! Ors, l’épanouissement passe notamment par une volonté des citoyens de s’affranchir de cette peur. La «démocratie participative» en est un moyen. Mais cette peur est puissante, car nous la véhiculons dans nos consciences collectives depuis la colonisation de l’île à nos jours. Cela hélas ne nous aide pas.

Nous sommes sur «Une île à peur» nous dit Prospère Eve. Pour les premiers habitants de l’île, c’est la peur de l’isolement, du volcan et du cyclone. Puis vient la peur de l’esclave face à son maître, du colon face au propriétaire, la peur du largage de la mère patrie et de manière plus moderne, celle des employés communaux notamment ceux qui se trouvent dans une situation précaire face aux Maires. Attention! Ceux qui annoncent leurs retours en politique, ont été des maîtres dans l’instrumentalisation de cette peur. Ne pas confondre obéissance et popularité.

Chez vous, Monsieur le «citoyen désabusé», puisque c’est ainsi que vous vous identifiez, cette peur se manifeste par ce courrier anonyme dans la presse. Chez d’autres ils dirons: Nous lé mal placé! Nous n‘avons pas d’emploi ou nous avons justement un emploi ou encore, nous sommes trop pauvre ou trop riche, trop jeune ou trop vieux… pour «dire et agir en toute liberté».

Ne trouvez-vous pas que cela fait beaucoup de gens qui sont inhibés par cette peur? Le véritable changement passe avant tout par se changer soi-même. Signez votre prochain article et vous verrez le progrès considérable que vous accomplirez sur le plan de votre personnalité.

Votre analyse sur notre commune prendra alors une tout autre dimension. Commencer par vaincre sa peur pour aider les autres à vaincre la leur, c’est contribuer à cette vague qui permet à un moment tous ensemble de se surpasser pour réaliser ses rêves.

Bravo aux Américains d’avoir su dépasser leur peur. L’élection d’Obama est de tout point de vue une leçon pour le monde entier.

Eric FERRERE