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vendredi 19 novembre 2010

L’Aéroport Pierrefonds : Entrer dans un processus évolutif.

Le président de la Région Didier Robert a réussi le tour de force d’intégrer dans le protocole de Matignon 2, le financement d’importants investissements pour l’aéroport de Pierrefonds ; Sa détermination est payante et souligne encore plus la tiédeur de l'engagement de la précédente majorité dans ce dossier. Mais a t-on pour autant gagné la partie ? En d’autres termes, quelle sera la nouvelle stratégie de développement pour l’aéroport du Grand Sud (de Saint Leu à Saint Philippe)? Celui-ci végète depuis 2007 parce que les décideurs de Saint Denis refusaient de doter Pierrefonds des infrastructures nécessaires à son développement. On connaît la position de l’Etat qui, depuis toujours, « protège » Gillot et refuse de croire à la viabilité de Pierrefonds.

Le vrai débat, outre le contrôle de l’aéroport, se situe au niveau de la place du deuxième aéroport par rapport à celui du Nord. Pierrefonds doit t-il se cantonner à un trafic régional (Maurice, un peu de Madagascar) et Saint Denis tout le reste du trafic ? Sachant que dans tous les cas le trafic régional se fera aussi au départ de Saint-Denis. Dans cette hypothèse, l’aéroport du Sud sera condamné à disparaître à terme ou à être intégré à celui de Gillot, ce qui revient au même. La mobilisation de la population du Grand Sud est plus que jamais nécessaire pour défendre ce projet. Nous ne devons pas laisser seul le président de la région défendre le Grand Sud face aux autres acteurs qui refusent de croire au développement de notre aéroport. Une réflexion approfondie doit être envisagée rapidement :

-d’une part, sur la stratégie globale du transport aérien à la Réunion avec en ligne de mire les deux aéroports ;
-d’autre part, sur les investissements nécessaires aux deux aéroports sachant que Pierrefonds ne peut pas se contenter de « miettes » qui seraient bien insuffisants pour assurer un décollage durable de l’infrastructure. Sur ce dernier point, Il est évident que seule une réflexion portant sur la possibilité de proposer rapidement aux sudistes des vols directs longs courriers pourra à terme assurer à Pierrefonds une rentabilité positive de ces investissements. J’irais même plus loin : Pourquoi pas des équipements permettant d’accueillir également sur Pierrefonds l’A380 ? Dans le Grand Sud, nous lé pas plus mais nous lé surtout pas moins.

Enfin c’est une centaine d’emplois qui est en jeu dans ce projet. Pour ma part, je ne crois pas ceux qui prétendent que La Réunion ne peut pas avoir deux aéroports. Cet argument est faux ; la preuve est qu’on l’a déjà utilisé bien avant l’ouverture de Pierrefonds afin de décourager ses promoteurs et à ma connaissance Gillot a continué à croître depuis maintenant 12 ans malgré la croissance du trafic à Pierrefonds.

Aujourd’hui, nous devons entrer dans un processus évolutif et démontrer que le développement du Grand Sud doit passer impérativement par un aménagement de l’aéroport de Pierrefonds conjointement à celui de Gillot. Inspirons nous alors de la théorie du célèbre naturaliste français Lamarck : "la fonction crée l'organe", cela donne : « L'emploi plus fréquent et soutenu d'un aéroport quelconque fortifie peu à peu cet aéroport, le développe, l'agrandit et lui donne une puissance proportionnée à la durée de cet emploi, tandis que le défaut constant d'usage de cet aéroport l'affaiblit insensiblement, le détériore, diminue progressivement ses facultés et finit par le faire disparaître."

Eric FERRERE
Président de l’association
« OPINIONS 974 »

1 commentaire:

  1. Bonsoir monsieur,

    J’ai eu connaissance par le courrier des lecteurs dans le JIR du dimanche 21 novembre dernier de l’existence d’une association liée au devenir de la plateforme aéroportuaire de St Pierre/Pierrefonds. Pourriez-vous me donner de plus amples informations sur cette association, ses buts, ses moyens, ses soutiens,…, car je suis moi-même très intéressé par votre démarche. En effet, si j’adhère globalement à l’idée du développement de l’aéroport du sud, je pense que le processus évolutif d’une telle démarche devrait passer avant tout, afin de faire table rase du passé, par le changement de nom ou d’appellation de l’aéroport. Aujourd’hui « l’aéroport de St Pierre/Pierrefonds » véhicule une foule d’idées préconçues – vraies ou exagérées – inhérentes à son mode de fonctionnement et de financement, idées qui rejettent bien souvent une image négative sur les communes de St Pierre et de Pierrefonds, les seules nommées parmi toutes celles composant le syndicat mixte dont fait partie l’aéroport.

    Si l’aéroport du sud de l’île portait un nom de baptême, comme l’aéroport de Gillot porte le nom de Roland Garros, la perception des élus et du grand public serait toute autre, surtout dans les cas de gestion de crises où les noms des communes d’hébergement de la plateforme ne seraient plus mentionnées, puisqu’on ne parlerait plus que du nom de baptême donné à l’aéroport ;

    J’ai personnellement effectué des recherches qui ont abouti à la publication dans le JIR du dimanche en avril 2010, sous la plume de Daniel Vaxelaire, d’un article consacré au « premier réunionnais volant ». Il s’agit du commandant Henri Legros qui, en effet, a connu la troisième dimension deux ans avant Roland Garros et qui pulvérisa en 1911 trois records du monde de distance, de durée de vol, et d’altitude en ballon dirigeable. Henri Legros était natif de Saint-Leu, commune qui d’ailleurs a donné à une de ses rues le nom de cet enfant du pays.

    La Réunion dispose donc de deux héros de l’aviation. L’un a donné son nom à l’aéroport de St Denis/Gillot ; pourquoi ne donnerait-on pas à l’aéroport de St Pierre/Pierrefonds le nom du second ?

    Ignorant l’existence de votre association, j’ai timidement soumis cette idée au maire de St Pierre et au président (à ses services !) du conseil régional, sans réponse à ce jour. Or le développement de l’actualité avec notamment la promesse d’un essor de la structure aéroportuaire du sud sont je pense de nature à porter le débat sur l’action que je vous propose de bien vouloir examiner.

    Je vous transmettrai si vous le souhaitez une copie des articles publiés sur Henri Legros, et me tiens à votre écoute pour de plus amples informations.

    Gérard David

    Secrétaire du comité sud-Réunion des membres de la Légion d’honneur

    Le Tampon

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