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mardi 14 décembre 2010

A la Réunion : Les NTE représentent un gisement d'emplois durables.


Entraver le développement des entreprises tournées vers les NTE est une erreur monumentale. Le Grenelle de l’Environnement, a été un grand moment de cohésion nationale sur une cause commune : la loi de grenelle I a été votée à l’unanimité à l’assemblée nationale, une première qui montre bien comment les français sont sensibilisés à ces questions. Plusieurs sondages ont démontrés l’attachement des français au développement des énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque. L’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique fait partie d’un des axes majeurs pour la réduction des gaz émetteurs de CO² : à la Réunion comme en Métropole le photovoltaïque et l’éolien sont des moyens, reconnus comme technologiquement et économiquement réalistes pour réduire la part des énergies fossiles.

Alors pourquoi la France ne parvient’ elle pas à déployer une politique cohérente, pérenne et vigoureuse en faveur du développement des énergies renouvelables ? Pourquoi autant de lois anti-éolien depuis 2 ans, pourquoi cet arrêt brutal du soutien à la filière photovoltaïque, pourquoi ce décalage avec l’Allemagne où le marché du photovoltaïque est 10 fois supérieur à celui de la France ?

Pourquoi en France, il n’est pas possible de disposer d’une « croissance verte » sur laquelle s’appui la politique de nombreux pays aujourd’hui ? La réponse est sans aucun doute EDF. Non pas que cette entreprise respectable soit à l’origine de tous les coups bas, mais que l’organisation de l’énergie en France depuis la création du monopôle en 1946, suivi d’une volonté politique d’en faire un champion mondial de l’énergie a fini par créer un « machin » incontrôlable aujourd’hui. En effet, les gouvernements successifs depuis 1946 ont encouragé EDF à devenir un leader mondial en s’appuyant sur un marché intérieur en croissance (croissance encouragée en développant l’hérésie que constitue le chauffage électrique). Et ils ont bien travaillé, car aujourd’hui EDF est bien un leader mondial, la France dispose du tarif de l’électricité le plus bas d’Europe, et l’autonomie énergétique (électrique) de la France est presqu’une réalité (Il n’y a malheureusement pas d’uranium en France !). Il n'y a pourtant absolument pas antinomie entre :

Favoriser encore plus le développement mondial d’EDF et de ses filiales et favoriser une réelle ouverture du marché, et permettre un développement d’un tissu de nouvelles entreprises, TPE, PME, ETI toutes tournées vers la formidable aventure des Nouvelles Technologies de l’Energie. Je reste convaincu qu’il y a réellement une place pour toutes les initiatives sur ce marché mondial colossal que constituent les nouvelles technologies de l’énergie (NTE). L’Allemagne a réussi à déployer des champions internationaux (E.ON, RWE,) tout en constituant des leaders mondiaux dans le photovoltaïque (QCells – Conergy – Solon..) et un tissu extrêmement étendu de PME et ETI dans les métiers des NTE. Pour y arriver, il faut impérativement changer de paradigme en France : L’énergie est une chose trop sérieuse, il ne faut pas la mettre dans une seule main, notamment quand cette main est pilotée par les contraintes du CAC 40 où la rentabilité doit être immédiate pour l’actionnaire. En effet, EDF est présente dans tous les maillons : de la production (Nucléaire, hydraulique, thermique, photovoltaïque, éolien, biogaz, marine, réglementation…), au transport et la distribution. Elle est présente aussi dans la chaîne de décision, (sans compter les anciens d’EDF présents massivement dans tous les ministères pour assurer son lobbying). De ce fait, EDF ne peut plus exercer ce rôle central sans risquer de condamner définitivement la compétitivité de la France dans le domaine énergétique et les nouvelles technologies de l’Energie.

La Réunion, qui a réussi à obtenir un consensus général, local et national, avec le programme GERRI, se voit aujourd’hui dépouillé de ce nouveau plan Marshall par le lobby-Monopôle du CAC 40 qu’est EDF. Non pas parce que EDF ne croit pas à ce projet, ou parce qu’elle y voit plus de contraintes, non tout simplement parce que l’Etat lui demande tout et son contraire : assurer le monopôle, être rentable, favoriser les énergies renouvelables, être la première entreprise mondiale dans l’énergie…

Il est temps que la Réunion, déjà largement plébiscitée au niveau national pour sa dynamique en faveur de l’autonomie énergétique, se donne les moyens d’être le premier territoire au monde sans pétrole : la première étape est de revoir la gouvernance en matière énergétique. Si nous y parvenons, alors nous serons vraiment comme l’a dit le Président de la République à Pierrefonds en janvier 2010 : «un exemple pour le Monde».

Eric Ferrere
Président «OPINIONS 974»

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